C’est quoi ton plan B?

 
 

Ce sujet-là est revenu à plusieurs reprises dans mes dernières conversations avec des gens du milieu de la scène. C’est une question qu’on se pose dès que vient le temps de faire ses choix de carrière et dont l’opinion diffère. On entend que c’est mieux d’avoir toujours un plan B. Mais on entend aussi que pour arriver jusqu’au bout de son plan A, c’est mieux de ne pas avoir de plan B. C’est un peu mêlant tout ça et j’ai jamais trouvé ma réponse absolue. J’ai l’impression que c’est une question peut-être un peu trop large et que ça peut prendre toutes sortes de formes différentes dépendamment des situations.

 

De mon côté, mon plan A dans mes choix de carrière, c’était de vivre de la musique et de la scène. J’ai toujours dit que je n’avais pas de plan B parce que je ne désirais pas vraiment autre chose, mais je savais que dépendamment de la tournure des choses, je pourrais finir par travailler dans n’importes quels autres métiers entourant ce domaine-là. (Une seule fois dans ma vie, j’ai eu une jobine qui n’avait pas de lien avec la musique. Mon père a toujours insisté pour que j’essaie d’autres choses, que je ne me limite pas toute ma vie à la musique. Donc j’ai été vendeuse dans un magasin de vêtement pour dames, et c’est de loin la job que j’ai le moins aimée. J’ai essayé! Mais non merci!) 

Pour plusieurs musiciens, le plan B c’est d’enseigner, même si c’est clairement pas fait pour tout le monde. Je l’ai déjà fait dans plusieurs écoles de musique et j’adorais ça, mais je voyais plutôt ça comme une job étudiante ou une job « en attendant ». Est-ce qu’on appelle ça un plan B alors? 
Un plan B temporaire, j’imagine. 
Mais en même temps, même si ça reste de l’enseignement, ça s’approche de mon objectif principal qui est de vivre de musique et des arts de la scène non? Si j’enseigne la musique et le théâtre, on parle encore du plan A ou pas? Dans mon cas, c’est pas tout à fait la vision que j’avais en tête en disant que je voulais vivre de la scène. Mais j’adorais ça pourtant! J’aurais certainement pu choisir d’en faire ma carrière, ce qui m’aurait clairement offert un avenir moins instable et plus sûr. J’pense que c’est pour ça que les plans B sont « dangereux ». Dans le sens qu’ils offrent souvent une stabilité et un confort que le plan A ne garantit pas toujours. Surtout dans les domaines artistiques, mais pour tout ce qui touche l’entreprenariat aussi, et bien d’autres domaines encore. Je crois que ce serait « facile » de choisir son plan B et de vivre une vie magnifique, mais il y aurait pourtant un p’tit deuil intérieur à faire de la vie de rêve qu’on s’était imaginé avant. 

Dans d’autres cas, il peut arriver qu’on se retrouve dans une impasse où on n’a juste pas le choix de changer de chemin. Et là, quand y a pas de plan B, c’est beaucoup moins facile. 

 

Donc le plan B, il est essentiel donc?

 

Quelqu’un m’a dit ceci dernièrement : « C’est indispensable d’avoir un plan B, en autant qu’il ne finisse pas par remplacer ton plan A ». Je trouvais que ça faisait bin du sens. Je crois qu’une des meilleures manières de gérer son stressc’est de savoir qu’il y a d’autres possibilités. On n’est pas obligés de les faire, mais de savoir que c’est possible, ça donne l’impression qu’on a un certain contrôle de notre vie. Et quand on a l’impression de contrôler la situation, ça diminue le stress, en général. (Je vous conseille vrm le livre Par amour du stress de Sonia Lupien.) 

Quelqu’un d’autre m’a dit : « Je n’ai jamais eu de plan B et je suis persuadé que si j’en avais eu, je ne serais pas là aujourd’hui ». J’y crois aussi. Je pense que quand on désire intensément et passionnément atteindre un objectif à tout prix, on fera tout ce qui faut pour l’obtenir. Que quand le talent, l’ambition, la créativité et le temps sont alignés, les plans B n’ont pas besoin de faire partie du décor. 
En autant d’alimenter continuellement son feu sacré.

 

Au moment de choisir en quoi j’allais étudier en sortant du secondaire, j’ai clairement exaspéré tout le monde de ne pas arriver à répondre ni à la question « Où est-ce que tu te vois dans 10 ans? », ni à « C’est quoi ton plan B? ». 

Pourtant, je savais très bien ce que je voulais. Mais je savais pas comment ça allait se passer. Je voulais pas le savoir. Oui, tout était un peu flou dans ma tête et j’avais du mal à formuler ce que je voulais en mots, mais j’avais une confiance aveugle envers l’avenir qui m’attendait et j’avais juste envie de suivre le flow pour vivre heureuse et de ce que j’aime, un jour à la fois. Ça m’a jamais fait peur parce que j’avais aucun doute que ça se produirait.

Je pense encore pareil. 
Est-ce que je vis de mon plan A en ce moment 10 ans plus tard? Oui. 

Est-ce que j’ai un plan B pour l’avenir? Pas clairement. J’en veux pas tellement. Mais j’ai la conscience tranquille parce que je sais qu’avec les années d’expériences que j’accumule dans le milieu artistique, ce serait de plus en plus facile de me trouver une job connexe si jamais j’en avais besoin (contrairement à quand on commence, par exemple).

 

Le conseil préféré d’Alain quand on lui demande ce qu’il dirait à un jeune qui veut faire ça dans la vie c’est : « Fait juste le faire, pis arrête pas ».

C’est vrai! J’aime bien cette phrase.

C’est simple, mais c’est pas facile pour autant. 

C’est comme bien manger pis faire du sport pour être top shape. C’est super simple! Pourtant on est pas mal bons pour faire des détours plus confortables.

 

Pis toi? T’es du genre à avoir toujours un plan B au cas où?

Ce que tu fais dans la vie maintenant, c’était ton plan A en sortant de l’école ou pas?