J’ai chanté en chute libre à 13 000 pieds

 
 

Tsé ce genre de truc qui traine sur ta bucket list depuis toujours et que t’as jamais vraiment les guts de te dire « Lets go, j’le fais! » ?

 

Jusqu’à ce qu’une occasion se pointe.

 

Ma belle-sœur a eu 30 ans. Elle a fêté ça en grand. Pis j’ai décidé de l’accompagner.

 

J’ai sauté en parachute.

(OMG. J’en reviens encore pas.)

 

En fait, de ce que je remarque, y a 2 gangs :

-ceux qui veulent vraiment l’essayer au moins une fois dans leur vie

-et ceux pour qui c’est « JAMAIS DE LA VIE!!!! »

 

J’pense qu’en vieillissant, j’ai changé de gang parce que me semble que plus jeune, juste d’y penser, ça m’effrayait et maintenant je peux dire que j’ai même pas eu peur 1 seconde. C’est étrange..! J’ai été vraiment excitée, mais j’ai jamais ressenti de peur.

 

Entre le moment où ma décision a été prise et le saut, il s’est passé 1 semaine…. Ah non, 1 semaine et demi, parce que ça a été reporté parce que la température n'était pas assez belle la 1re fois.
J’ai eu le temps en masse de me visualiser tomber du ciel, de compter les dodos et de regarder toutes les vidéos Youtube que je pouvais trouver!

 

J’me suis promise que si je pouvais me le permettre, j’essayerais de chanter en chute libre, juste pour pouvoir tester ce que ça fait. (J’avais pas trouvé d’informations sur le sujet..!)

 

Alors, voici ce que ça a donné. En fait, j’te raconte tout!


Le matin même, j’étais convaincue que ça allait être reporté encore. Alors j’étais plus en mode « stand-by » qu’en mode « ça se passe dans quelques heures, OMG ».

Mais le temps avançait pis j’avais toujours pas reçu d’appel. C’était bon signe.

Pourtant, j’étais un peu genre : « J’vais le savoir que ça va être vrai une fois que je vais monter dans l’avion ».

 

J’me suis habillée pour y aller :

-legging de sport (ils demandent d’avoir des pantalons)

-sweatshirt (apparemment que plus on prend d’altitude, plus la température baisse)

-espadrilles (pas trop neuves parce que tu peux les salir en atterrissant)

 

Mon chum m’a reconduit jusqu’à l’aéroport de Gatineau pour aller rejoindre sa sœur. J’étais clairement fébrile parce que j’avais juste le goût de mettre la musique dans le tapis.

 

Sur place, on a payé, ils nous ont pesées sur une balance et ont retentés de nous convaincre de prendre le forfais vidéo/photos que j’ai pas pris parce que ça coûte déjà pas mal cher. J’ai misé sur ma mémoire.

 

Ensuite, en attendant notre tour, on a regardé les avions décoller.
Me semble que c’était long avant de voir enfin des… parachutistes arriver! J’avais les yeux ronds comme des billes!
Ils étaient tellement beaux à voir revenir vers leur famille avec des étoiles dans les yeux. Je trouvais que les parachutistes avaient l’air des Avengers en marchant vers nous avec leur combinaison et leur parachute sous le bras.

 

On nous a installé nos harnais.

Gaétan s’est présenté à moi. C’est avec lui que j’allais sauter en tandem. Un monsieur à moustache qui a été dans les forces armées et qui répond au nom de « Rock’n’roll! » (il l’a dit au moins 30x le temps qu’on a été ensemble haha!).
Super fin. Il m’a full mis vite en confiance.

 

Je lui ai dit qu’on sautait pour le 30e anniversaire de Karine et il nous a raconté que lui aussi il avait amené son père sauter pour sa fête…… de 82 ans!!!!

 

Il m’a expliqué comment ça allait se passer et ce que je devrais faire. Pour sauter, il serait attaché derrière moi, je devrais me mettre à genou, coller mes jambes, avancer mon bassin, mettre mes pouces dans les sangles et reculer ma tête sur son épaule. On a testé rapidement la pause et j’ai croisé les doigts que j’arriverais à me rappeler de tout ça.

Il m’expliqua que quand il me taperait sur l’épaule, je pourrai ouvrir les bras pour la chute libre. À la 2e tape sur l’épaule, ce serait pour m’avertir qu’il ouvrait le parachute (à 5000 pieds à peu près). Et après, il me donnerait les commandes du parachute.

 

Y a un pick-up avec un trailer qui vient nous chercher. On monte sur le trailer pendant que Gaétan fait des blagues en me disant que c’est la partie la plus épeurante. Très drôle.

J’apprends que les instructeurs font à peu près 10 à 15 sauts par jour et donc qu’ils ont fait des milliers de sauts déjà dans leur vie. Ça m’impressionne.

Il me dit : « J’ai encore des papillons à chaque fois! Quand j’en aurai plus, je ferai d’autre chose. Mais comme y disent, la meilleure façon d’arrêter d’avoir des papillons dans le ventre, c’est d’arrêter d’en manger! »

Je note le conseil. Merci beaucoup.

 

On traverse l’aéroport, on passe à côté des autres avions et hélicoptères pour se rendre à celui qui nous attend.

 

À l’intérieur, y a de la place pour… je sais pas, 10 personnes peut-être? (+ le pilote).

Y a 2 bancs pour assoir tout le monde à califourchon (sauf le pilote). Pis on est tous assis de dos… Genre on fait le vol à reculons..!  

Au décollage, j’ai pris la main à Karine : « Trop tard pour changer d’idée maintenant! »

Ça faisait longtemps que j’étais embarquée en avion. Le paysage était magnifique.
J’ai été surprise quand on nous a dit qu’on avait « déjà » monté presque la moitié.
Hein!? On monte encore 2X plus haut que ça!?

 

Les instructeurs ont commencé à nous attacher à eux. Le mien a serré les sangles au maximum, m’a installé les lunettes pour protéger du vent et m’a récapitulé les instructions.

Le pilote nous a donné le go.

Tout le monde s’est fait des high fives pour se souhaiter bon saut et ils ont ouvert la grande porte coulissante.

 

Le bruit du vent!!!!! Tellement fort qu’on s’entendait à peine crier.

 

Les premiers sauteurs étaient déjà partis. Le premier que j’ai vraiment vu faire, ça m’a fait lâcher un cri! Si vite disparu dans le… vide.

 

Rendu là, tout est allé super vite.

 

Karine sautait juste avant moi. Je l’ai vue s’agenouiller sur le bord du vide et s’envoler.

 

Gaétan m’a guidée vers la porte et j’ai presque rien eu à faire. Il m’a dit de me mettre à genou, mais comme j’étais suspendue à lui, en pliant mes jambes, je touchais plus à terre! J’étais comme déjà dans les airs avant même de sauter.

 

En un clignement de yeux, y avait plus d’avion.

 

C’était irréel. J’avais l’impression de pas être là pour vrai! Fallait que je me le dise pour y croire : « Hey Gen, t’es en train de tomber dans le ciel en ce moment ».

Je savais que ça allait durer environ juste une minute, j’essayais de capter tous les détails pour ne rien manquer. C’est dur à croire qu’on va à une vitesse de 200km/h..!
J’avais tellement un gros sourire! Je pouvais pas m’empêcher d’ouvrir la bouche, mais y ventait tellement fort que j’ai jamais eu les dents aussi sèches de ma vie! Haha!


J’me demandais si, à un moment donné, j’allais avoir le cœur qui allait se serrer ou si la pression allait me faire mal aux oreilles ou je sais pas trop..! Mais non. La chute libre, c’est beaucoup plus « naturel » que ce que je pensais.

 

J’me suis souvenue tout d’un coup que je voulais essayer de chanter!!!

« Vite!! Chante de quoi!! »

La première chose qui m’est venu en tête c’est : « Libérééééée, Délivrééééée! »

Bon… mieux préparée d’avance, j’aurais peut-être choisi mieux, mais ça fitait avec le moment!

J’me souviens d’avoir chanté, mais de n’avoir absolument rien entendu.

 

Le parachute s’est ouvert quelques secondes après ça.

Ça a donné un coup, mais moins fort que ce à quoi je m’attendais.

 

Rock’n’roll m’a demandé comment j’allais et j’ai répondu : « J’veux le refaire!!!! »


J’me suis pincée le nez pour me débloquer les oreilles, j’avais pas réalisé qu’elles étaient bouchées… Oups! En fait, peut-être que Gaétan m’a entendu chanter lui..! Haha! J’ai pas osé lui demander.

 

J’ai pris les commandes du parachute pendant qu’il m’indiquait les directions. On a frôlé un nuage!!! Tellement cool!

 

Je cherchais le parachute de Karine des yeux, je l’ai trouvé full plus bas que nous!

 

Pis là Gaétan m’a dit de tirer au max à gauche d’un coup. OMG!!! Ça tourne en tabarouette! On a été propulsés et ça va hyper vite! On l’a fait plusieurs fois d’affilé ; full tour à droite, full tour à gauche et encore! J’avoue que là j’ai commencé à avoir un peu mal au cœur..! Ça ressemble exactement au feeling des manèges qui tournent.

 

En cherchant encore Karine des yeux après nos pirouettes, je l’ai trouvée en haut de nous cette fois! Ça nous avait fait descendre plus vite pas mal!

 

On approchait tranquillement du sol, je voyais mon chum en bas et je lui faisais des gros bye bye.

On a fait une couple de derniers tours intenses avant d’atterrir en douceur sur nos fesses dans l’herbe.

 

Wow.

 

J’étais bouche-bée et pleine d’adrénaline. Ça a fait drôle de me remettre debout. J’ai pu voir Karine atterrir aussi et j’ai couru lui sauter dans les bras.

 

Et on est revenues vers nos chums avec nos allures d’Avengers.

On était sur un nuage.

 

J’veux le refaire.

Prochaine fois, j’prends vos demandes spéciales pour la chanson.

 

Merci GO Skydive et Gaétan pour tout ça.

Moment parfait.